MAURITSHUIS à La Haye: le Musée à la Perle

Assez modeste par la taille mais riche en chefs-d’œuvre du Siècle d’or hollandais, le musée Mauritshuis, à La Haye aux Pays-Bas, possède dans ses collections La Jeune Fille à la perle, parfois surnommée « La Joconde du Nord », le fameux tableau de Vermeer qui a inspiré le succès mondial de librairie écrit par Tracy Chevalier, adapté par la suite au cinéma.

Parmi les autres peintures emblématiques du Mauritshuis, on trouve La Leçon d’anatomie du docteur Tulp, considéré comme le premier chef-d’œuvre du jeune Rembrandt, et Le Chardonneret peint par Carel Fabritius, tableau éponyme du célèbre roman de Donna Tartt porté à l’écran en 2019.



MAURITSHUIS : INFORMATIONS PRATIQUES

Horaires
Lundi 13h00 - 18h00
Mardi à dimanche 10h00 - 18H00
Fermé le 25 décembre et 1er janvier.

Pour les autres jours qui sont fériés aux Pays-Bas, des horaires d’ouverture différents s’appliquent.

Votre billet pour le Mauritshuis

Adresse

Le musée est situé dans le cœur historique de La Haye.

Mauritshuis
Plein 29
2511 CS La Haye

L'HISTOIRE DU MAURITSHUIS

Vue du Mauritshuis depuis l'étang Hofvijver

Vue du Mauritshuis depuis l'étang Hofvijver.
©Mauritshuis, La Haye / photo: Ivo Hoekstra

Le musée tire son nom de la demeure construite en 1644 pour le comte Johan Maurits van Nassau-Siegen, alors Gouverneur-général du Brésil néerlandais. Mauritshuis («la maison de Maurits») est l’un des exemples les plus représentatifs de l’architecture classique néerlandaise. Ses architectes, Jacob van Campen et Pieter Post, sont parmi les plus célèbres du Siècle d’or hollandais.
L’Etat, qui cherchait un lieu pour exposer la collection de peintures de Guillaume V d'Orange-Nassau, racheta l’ancienne demeure du comte Maurits et en fit un musée, officiellement dénommé le Cabinet royal de peintures, qui ouvrit en 1822.
En 2008, la fondation à qui l’Etat avait transmis le Mauritshuis (bâtiment et collection) lançait le projet de rénovation et d’agrandissement du musée, très à l’étroit dans ses murs historiques. Fin juin 2014, après deux ans de travaux, le prestigieux établissement de La Haye a rouvert ses portes au public. Il a doublé de surface en s’étendant vers l’immeuble situé sur le trottoir d’en face. Débarrassée des ajouts divers et totalement réaménagée, cette extension au style Art déco a vocation à accueillir les expositions temporaires. Elle abrite aussi un auditorium, une bibliothèque, un espace pédagogique ainsi que le restaurant et la boutique du musée.
L’autre grand changement est la création d’un espace d’accueil du public vaste et lumineux, aménagé au sous-sol de l’ancien bâtiment. Les visiteurs y accèdent par les escaliers ou l’ascenseur depuis l’entrée située sur le parvis, l’ancienne entrée par la porte centrale étant désormais réservée aux grands événements.
Pour faire communiquer les deux parties du musée, l’espace d’accueil se prolonge par un passage vers la nouvelle aile, une réalisation qui a nécessité des travaux d’envergure puisqu’il a fallu creuser tout un niveau de sous-sol dans le nouveau bâtiment et une aire de passage située sous la rue séparant le corps principal et l’aile.

Coupe du musée

Coupe du corps principal et de l'aile du musée.
©Mauritshuis, La Haye.

Façades ravalées, salles redécorées, équipements comme l’éclairage et la climatisation modernisés, le Mauritshuis a été entièrement rénové, mais avec le souci de préserver le caractère du bâtiment et l’atmosphère intime du musée, et de restituer l’harmonie qui s’est créée au fil du temps entre les œuvres et leur lieu d’exposition en disposant la plupart d’entre elles à leur place d’origine.

Intérieur du Mauritshuis Intérieur du Mauritshuis Intérieur du Mauritshuis

Salles d'exposition du Mauritshuis.
©Mauritshuis, La Haye / photos du haut et du centre: Ronald Tilleman; photo du bas: Ivo Hoekstra.


LA COLLECTION DU MAURITSHUIS

Le Mauritshuis est réputé mondialement pour sa collection de peintures du Siècle d’Or hollandais, où figurent trois œuvres emblématiques de cette période.

La Leçon d'anatomie du docteur Tulp

Dans la Hollande du XVIIème siècle, le portrait de groupe est un genre en vogue au sein des corporations et des milices civiques, qui font appel aux meilleurs peintres de leur temps pour représenter leur communauté. Rembrandt n’est encore qu’un jeune peintre prometteur quand la guilde des chirurgiens d’Amsterdam lui commande un portrait destiné à immortaliser les membres de cette corporation. Jusqu’alors, le portrait de groupe est un tableau à la composition austère où les personnages paraissent figés. Avec La Leçon d’anatomie du docteur Tulp, Rembrandt brise les codes du genre en réalisant une toile tout en mouvement et en spontanéité, aux effets de lumière subtils.

La Leçon d'anatomie du docteur Tulp par Rembrandt

Rembrandt, La Leçon d'anatomie du docteur Tulp (1654).
Huile sur toile, 170cm x 217cm. ©Mauritshuis, La Haye.

La composition est ingénieuse. Autour du cadavre, en majeure partie baigné par une lumière oblique venant de la gauche, se tiennent les chirurgiens. Leurs noms sont écrits sur le papier que tient à la main le personnage placé derrière l’épaule droite du docteur Tulp, reconnaissable à son chapeau à larges bords. L’éminent anatomiste forme à lui seul un premier triangle auquel fait pendant un second triangle formé par tout l’auditoire. En son sein, un groupe de trois personnages en triangle est comme aimanté par la scène de la dissection. Leur expression où transparaît l’intérêt scientifique mêlé d’une curiosité irrépressible tranche avec l’attitude presque neutre des autres auditeurs, comme celle du deuxième personnage à gauche, qui pose son regard sur le grand livre ouvert au pied du cadavre. Regardant dans la direction du spectateur, le personnage du haut l’invite à participer à cette leçon d’anatomie en lui désignant de l’index la scène de dissection.
Grave et imperturbable, le docteur Tulp dissèque l’avant-bras du macchabée et, avec la pince qu’il tient de la main droite, isole le muscle fléchisseur superficiel des doigts. Son geste de la main gauche vient appuyer ses explications sur la fonction de ce muscle : il exécute une flexion des phalanges intermédiaires, un mouvement qu’il est sur le point de produire à l’identique sur la main gauche du cadavre, en actionnant le muscle exposé au regard sur lequel il a prise.

Le Chardonneret

Le Chardonneret par Carel Fabritius

Carel Fabritius, Le Chardonneret (1632).
Huile sur panneau, 34cm x 23cm.
©Mauritshuis, La Haye.

Au premier plan, un oiseau grandeur nature, l’aile rayée d’une bande jaune d’or, juché sur un perchoir et attaché à la patte par une chaînette. Au second plan, la mangeoire du volatile accrochée à une surface en plâtre, laquelle recouvre tout le fond du tableau, de manière à créer chez le spectateur l’illusion que l’oiseau près du mur est bien vivant. Ce magnifique trompe-l’œil, minimaliste et lumineux, intitulé Le Chardonneret est une œuvre de Carel Fabritius (1622-1654), formé dans l’atelier de Rembrandt et disparu prématurément dans l’explosion de la poudrière de Delft qui ravagea une bonne partie de la ville. Le Chardonneret a inspiré le roman de Donna Tartt couronné par le prix Pulitzer 2014. Grâce au gain de notoriété apporté par le livre, ce tableau jadis confidentiel est désormais l’une des attractions du Mauritshuis. Par sa recherche artistique sur le rendu de la lumière et la perspective, Fabritius, dont la presque totalité des œuvres ont péri dans l’accident qui lui coûta la vie, a tracé la voie à Vermeer.

La Jeune Fille à la perle

La Jeune Fille à la perle par Vermeer

Vermeer, La Jeune Fille à la perle (1665).
Huile sur toile 45cm x 39cm.
©Mauritshuis, La Haye.

La Jeune Fille à la perle, aussi intitulée la Jeune Fille au turban, est l’un des rares portraits peints par Johannes Vermeer (1632-1675). Représentée de profil, le visage tourné, la jeune fille regarde par-dessus l’épaule le spectateur et, la bouche entrouverte, semble s’adresser à lui. Sa tête est légèrement inclinée et sa mine songeuse, comme si une voix l’avait tirée brusquement de ses pensées. Centre de gravité de la toile, sa perle en pendeloque, sur laquelle se reflète subtilement la lumière, accroche immanquablement le regard.
L’artiste a exécuté cette œuvre avec une palette réduite où ont trouvé place ses deux couleurs de prédilection, le bleu outremer et le jaune citron, qui ont servi respectivement à peindre les deux éléments composant la coiffe du modèle: le turban et le tissu tombant. Il a choisi d’assombrir le fond du tableau, un procédé qui accentue le teint laiteux du personnage et le modelé de son visage. Quand certains de ses contemporains se sont appliqués à représenter les moindres détails d’un visage, Vermeer s’est, lui, attaché à en simplifier les contours, comme dans ce portrait où il fusionne l’arête du nez et la joue droite du modèle, ce qui apporte à ses traits encore plus de douceur.

ALLER A LA HAYE

Bien que la capitale des Pays-Bas soit officiellement Amsterdam, le parlement et le gouvernement néerlandais, ainsi que la plupart des administrations, siègent à La Haye, chef-lieu de la province de la Hollande-Méridionale.
Outre son musée de renommée internationale, la ville possède plusieurs lieux d’intérêt, tels que : 
- le Binnenhof, un magnifique ensemble de bâtiments qui abritent les deux chambres du Parlement et des ministères ;
- le Lange Voorhoot, une rue en forme de L plantée d’arbres et bordée de demeures de prestige ;
- le Gemeentemuseum, le musée municipal d’art moderne qui se distingue par sa riche collection Mondrian réunissant 300 œuvres.
La Haye peut donc fort bien constituer en soi une destination ou une ville étape. Il est aussi possible d’y partir en excursion à la journée depuis Amsterdam, les deux villes n’étant distantes que de 58 kilomètres (voir à ce propos les trains entre Amsterdam et La Haye).

Les Pays-Bas en train

La Haye est desservie par le réseau à grande vitesse Thalys avec correspondance à Rotterdam: liaison directe en Thalys jusqu’à Rotterdam Centraal au départ de Paris Nord (2h37), Lille Europe (2h00) et Bruxelles-Midi (1h10), suivie d’un trajet en train Intercités d’environ 25 minutes à destination de la gare centrale de La Haye (Den Haag Centraal).

Depuis la gare centrale d’Amsterdam (Amsterdam Centraal) jusqu’à celle de La Haye (Den Haag Centraal), une huitaine de liaisons, dont deux directes, sont assurées par heure, dans un temps de parcours d'une cinquantaine de minutes.

La gare centrale de La Haye (Den Haag Centraal) se trouve dans le quartier historique de la ville, à seulement 10 minutes de marche du Mauritshuis.

 

Vol pour Amsterdam

Amsterdam est reliée par vols directs :
- à Lyon, Genève, Toulouse, Nice, Bordeaux, Grenoble et Bâle-Mulhouse par la compagnie EasyJet ;
- à Nice, Ajaccio, Chambéry, Bergerac par la compagnie Transavia.

 

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